Comment créer mon jardin partagé ? (3/3) : La vie au jardin

Enfin ! Vous avez le lieu, vous avez le groupe, vous allez pouvoir entrer au cœur du projet !

On peut vite se retrouver déstabilisé face au nombre de choses à mettre en place dans un jardin partagé, ce petit guide vous permettra de ne pas oublier les essentiels.

Cultiver

Un jardin partagé ça sert à beaucoup de choses, mais ça passe d’abord par des cultures. Si vous commencez à vous y mettre au printemps il y aura bien plus de travail à engager qu’en plein hiver. Pour vous aider là-dessus et programmer vos premiers semis, je vous invite à consulter ce très bon calendrier des cultures de la Ferme de Sainte Marthe.

La clé pour les jardiniers débutants est de commencer par ce qu’il y a de plus simple. Si le temps vous le permet, commencez par planter des radis, des courgettes, des salades, des aromatiques (basilic, thym, ciboulette…). Selon la variété on privilégiera des graines à semer en petits godets, directement dans votre potager ou bien des petits plants à acheter prêts à être enterrés. Vous trouverez énormément d’aide dans la littérature ou sur Internet pour vous accompagner étape par étape et vous donner un peu plus confiance (un exemple ici). Mieux encore, appuyez-vous sur les participants du jardin qui auront sûrement des savoir-faire ou faites appel à vos proches qui sont déjà bien avancés dans l’art du jardinage.

Si vous le pouvez, essayez de favoriser l’utilisation de semences biologiques, non-hybrides F1 et dites libres de droit : contrairement aux semences distribuées par les géants de l’agroalimentaire comme Monsanto, celles-ci participeront à la biodiversité de votre jardin et vous pourrez en plus récupérer vos graines en fin de saison pour les utiliser l’année d’après (plus d’infos à ce sujet ici). Pour cela, fournissez-vous auprès de Kokopelli ou Germinance par exemple.

Jardinage collectif au 56 Saint Blaise, à Paris

Arroser

La clé pour l’arrosage dans un jardin partagé, c’est l’organisation. Généralement, on s’arrange entre jardiniers pour établir un planning : qui arrose, quel jour, quelles parties du jardin ? Un élément essentiel lorsque l’été arrive et que l’arrosage tous les soirs devient indispensable. Attention en particulier aux vacances d’été ou les absences de chacun peuvent mettre à mal une bonne partie des récoltes…

Répartition de l’arrosage dans un jardin partagé

Vous pouvez par exemple afficher un plan du jardin avec toutes les parcelles et désigner des jardiniers responsables de l’arrosage pour parcelle. Ou alors vous décidez que tous les soirs, un ou deux participants font la corvée d’arrosage pour tout le monde. L’essentiel est d’avoir un petit document que chacun peut voir, au jardin ou sur Internet, qui garantit que vous aurez bien des récoltes.

Pour d’autres idées d’outils de communication au sein du groupe, vous pouvez écouter les conseils d’Amandine, du Jardin des coopains à Paris ici.

Composter

Si vous jardinez dans le souci d’une bonne gestion écologique, vous passerez inévitablement par la mise en place d’un compost. Le compost est le résultat de la dégradation des matières organiques par l’action de l’air et de bactéries, champignons et de la micro-faune. Il permet d’amender le sol du jardin, c’est-à-dire le rendre plus fertile, plus vivant. Il existe de nombreuses façons d’utiliser le compost (cultures en lasagne, keyholes…) mais le plus classique reste de mélanger du compost à de la terre pour de la culture en bacs, ou bien de l’épandre directement au sol si vous avez des parcelles en pleine terre.

La bonne nouvelle c’est que pour obtenir du compost frais, gratuit et de bonne qualité, vous avez déjà tous les ingrédients essentiels : vos déchets de jardin (broyat, petits branchages, paille…) et de cuisine (épluchures de légumes, marc de café avec son filtre, sachets de thé…). Si vous démarrez un compost à plusieurs participants, il vaut mieux vous en tenir à ces éléments les plus simples. Une fois que vous serez plus aguerris dans la gestion du compost, vous pourrez ajouter d’autres types d’aliments, comme des restes de repas par exemple.

Exemples de composteurs

Vous devez d’abord avoir un composteur à disposition. Il s’agit d’un grand bac avec une trappe sur le dessous qui permet de récolter le compost une fois mûr. Renseignez-vous auprès de votre collectivité ou du syndicat des déchets auquel votre commune appartient, il arrive très souvent que l’on puisse en obtenir un gratuitement. Cela vaut également pour les bioseaux, ces petits seaux verts qui permettront à chacun de stocker les déchets de cuisine avant de les amener au compost.

Ensuite, décidez collectivement du mode de gestion du compost (accès libre ou contrôlé, nomination d’un référent pour surveiller l’état du compost, quelle utilisation au jardin…). Attention aux trois règles d’or indispensables pour que le compost en devienne vraiment un et ne soit pas abandonné à l’état de poubelle :

  • Tous les apports doivent être suffisamment petits pour être compostés par les micro-organismes. Lorsque vous mettez une pomme, il faut au moins la découper en quatre morceaux. Lorsque vous mettez des branchages, fractionnez-les en petits tronçons. Pensez aux bactéries et aux vers qui doivent décomposer la matière, facilitez-leur la tâche ou votre compost mettra des années à se faire !
  • Lorsque vous apportez vos déchets de cuisine dans le composteur, mélangez toujours avec la même quantité de matières dites « sèches » (broyat, branchages…). Inutile de remuer tout le compost à chaque fois, mélangez simplement à l’aide d’une petite griffe tous ces nouveaux éléments sur le dessus. Autrement vos déchets vont simplement macérer et seront trop humides pour être décomposés, et vous finirez sans compost et avec une odeur bien déplaisante…
  • Ni trop humide, ni trop sec. Lorsque vous serrez dans votre poing le compost, il doit être légèrement humide mais ne doit pas goutter. Si votre compost est très humide, ajoutez du carton ou du broyat pour absorber l’excès d’eau. Dans le cas d’une grande sécheresse au contraire n’hésitez pas à arroser.
Un compost bien vivant

Si vous faites des apports fréquemment (pensez à vider votre bioseau une fois par semaine chacun, toujours en mélangeant avec cette fameuse matière sèche pour équilibre le tout), vous obtiendrez au bout de quelques mois un beau compost bien noir, vivant, qui a la même odeur que le sol humide de la forêt. Reste simplement à l’utiliser le plus possible au jardin et vous assurez la pérennité de vos cultures.

Récolter

Après tout ce travail, vous allez enfin pouvoir récolter ! Que vous ayez prévu de répartir les récoltes ou de les utiliser pour un repas partagé, ce moment est un accomplissement pour le groupe et votre projet, surtout la première année. Vous vous êtes lancés, il y a sans doute eu des loupés, mais ça y est vous pouvez déguster le fruit de vos efforts !

C’est la période idéale pour se retrouver autour d’un moment festif au jardin et de parler de vos projets pour la suite de la saison.

S’ouvrir

Votre lieu et vos expériences peuvent se partager avec les écoles

Quel que soit le stade où en est le jardin, il est toujours intéressant  de laisser la porte ouverte pour les curieux qui voudraient jeter un œil. Cela permet des échanges, des rencontres et parfois de nouvelles recrues viennent prendre part au projet elles aussi. L’organisation d’événements permet aussi de s’ouvrir sur le quartier : une inauguration peut être une première idée pour se familiariser avec vos voisins et leur expliquer votre démarche.

A mesure que vous vous sentirez plus à l’aise dans votre gestion du jardin, vous serez peut-être amenés à partager ce lieu et vos connaissances avec de nouveaux acteurs. La demande peut venir d’écoles, de centres de loisirs, d’associations de quartiers… Vous pouvez alors décider collectivement d’un nouveau mode d’organisation : est-ce que vous organiserez des visites ponctuelles du lieu ? Ou est-ce que vous leur confierez un bout de jardin ? Serez-vous volontaires également pour accueillir des événements n’ayant rien à voir avec le jardinage, comme des ateliers de couture ou de bricolage, des projections, des conférences ?

A ce stade, votre jardin partagé est créé et fonctionnel. Mais il y a toujours énormément d’opportunités pour le renouveler et y associer de nouveaux usages ! Ne vous privez pas d’imaginer de nouveaux projets au fil du temps pour en faire un espace ouvert, mouvant et vivant.

Comment créer mon jardin partagé ? (2/3) : Le groupe

Un lieu seul, si beau soit-il, ne suffirait pas à créer un jardin partagé. La véritable essence du projet est bien sûr le groupe de personnes mobilisé autour de cet espace commun. L’essentiel pour que tout se passe bien étant de poser des règles de vie communes assez tôt.

Recruter les participants

Avant même de faire les premiers semis, les collectivités ou les bailleurs encouragent les volontaires à se manifester pour prendre part au projet de jardin et à construire ensemble leur mode de fonctionnement. Certaines mairies demandent même à ce qu’une association soit déjà constituée pour donner accès aux lieux. Une phase qui peut s’avérer longue et laborieuse pour de habitants qui ne se connaissent pas !

Premiers temps de rencontres entre les participants

La première étape est donc l’appel aux volontaires. Peut-être que le propriétaire du terrain (collectivité ou bailleur) s’en chargera via ses outils de communication ou que quelques habitants porteurs du projet seront missionnés pour passer le mot aux voisins des résidences alentours. Dans tous les cas, il y aura une première rencontre qui sera pour chacun l’occasion de se faire une idée du projet, des personnes impliquées et de décider si cela correspond ou non à ses attentes.

A partir du moment où un petit groupe de personnes est mobilisé (généralement autour de 10 ou 15 habitants du quartier), il est primordial d’aborder ensemble la question des motivations. Que cherchez-vous dans ce projet ? Un lieu pour jardiner, discuter, faire connaissance, organiser des moments festifs ? Comment l’imaginez-vous, aujourd’hui et plus tard ? Toutes ces questions permettront déjà de mieux connaître les personnes en face de vous, repérer les affinités ou les points de désaccord qui pourraient émerger, mais surtout de commencer à esquisser un lieu qui vous donne envie.

Dessiner le jardin collectivement

Il est maintenant temps de se mettre autour d’une table et de parler de l’aménagement de votre futur jardin. Munissez-vous d’un plan sur lequel vous pouvez vous appuyer pour réfléchir collectivement. D’abord, il est essentiel de prendre en compte les installations présentes sur le site et les aménagements qui sont envisagés par le propriétaire du terrain : où se trouve le point d’accès à l’eau ? Y a-t-il un lieu de stockage du matériel ? Une serre pour les semis ? Existe-t-il une ou plusieurs entrées sur le terrain et faut-il privilégier tel ou tel cheminement ?

Une fois ces premiers éléments fixés sur le plan, il est temps de parler de l’emplacement des parcelles de culture. Que ce soit dans le cas de parcelles individuelles (chacun jardine sur sa propre parcelle), un système entièrement collectif (tout le monde jardine sur toutes les parcelles), ou une organisation hybride (en plus de parcelles individuelles, une grande parcelle collective est entretenue par tous), il va falloir s’organiser. Si la collectivité est fortement impliquée dans le projet, elle peut vous soumettre différents cas de figure ou faire un certain nombre de choix pour vous. Mais l’essentiel pour vous, en tant que groupe d’habitants qui portera le projet, est d’évoquer toutes ces questions ensemble pour se mettre d’accord sur les grandes lignes du fonctionnement du jardin.

Dessin collectif du futur jardin

Cette phase de co-construction du projet est l’une des plus délicates, car il faudra simultanément apprendre à se connaître entre participants, prendre en compte les volontés individuelles et s’accorder sur une démarche collective et des règles de vie qui l’accompagnent. Si vous ne bénéficiez pas d’accompagnement par la collectivité ou le bailleur, il est possible de demander à faire appel à des structures extérieures qui accompagnent ce type de projets. En Île-de-France, l’association Graine de Jardins propose depuis plusieurs années de suivre la création et la gestion de nouveaux jardins partagés. Si vous souhaitez plutôt concevoir le jardin à l’aide d’une méthode de design en permaculture, votre choix pourra se porter sur l’association Urbanescence, spécialiste de ces questions. Ces prestations ayant un coût, c’est généralement le propriétaire du terrain qui accepte ou non d’investir dans ces solutions.

Vers l’association et l’auto-gestion

Au terme de ce travail et de ces temps d’échanges, le groupe aura déjà changé. Certains se seront désistés, d’autres auront trouvé leur place au sein du « noyau dur », et vous aurez peut-être aussi de nouvelles têtes à inclure dans le projet. A l’issue de la phase de réflexion sur l’aménagement du jardin, vous aurez ainsi une composition assez fidèle de ce que sera votre groupe de participants. Généralement, c’est le moment où on signe un règlement intérieur : les signataires de ce document constituent le groupe mobilisé autour du jardin, au moins pour un temps.

L’important est de formaliser cette composition du groupe, de préférence par la mise en place progressive d’une association. La constitution en association peut intervenir à tous moments de la vie du jardin partagé (quelques semaines, mois, un an) et a plusieurs vertus : elle permet de parler de façon régulière des problématiques du jardin et d’attribuer à chacun une ou plusieurs responsabilités pour les gérer. Un.e président.e, un.e secrétaire, un.e trésorier.e… Tous ces rôles et surtout les discussions autour de ces rôles doivent permettre à chacun de prendre sa place, de formaliser auprès des autres son investissement et de répartir les tâches en cas de problème dans le projet commun, mais aussi pour construire de nouveaux défis pour le jardin (participation à des appels à projets, organisation d’événements, nouveaux aménagements, etc.) sur la durée. Certains jardins partagés font le choix de présidences tournantes ou d’un mode de gouvernance horizontal plutôt que pyramidal. Toutes les formules sont valables, à partir du moment où elles permettent de parler de l’avenir du jardin et du rôle que chacun souhaite avoir !

Et, point non négligeable, la constitution en association vous permettra d’être beaucoup plus indépendant vis-à-vis du propriétaire du terrain, que ce soit une collectivité ou un bailleur. Comme évoqué dans l’article consacré à la gestion du lieu, vous pouvez en tant qu’association avoir la preuve de votre occupation légitime du site via la signature d’une convention de mise à disposition du terrain, ce qui vous donne davantage de garanties juridiques. La constitution en association permettra par ailleurs de toucher des subventions diverses (renseignez-vous auprès de la Ville, de la Région, de certaines Fondations) et de vendre des produits pour réinvestir dans du petit matériel ou de nouveaux aménagements.

La constitution d’une association permet au groupe de s’autonomiser © Le Jardin des Coopains

Comment créer mon jardin partagé ? (1/3) : Le lieu

Si vous n’avez pas été sollicité directement par votre mairie, bailleur ou une association de quartier pour participer à la création d’un jardin partagé et que vous souhaitez prendre les devants, la première étape est de trouver un lieu pour votre projet. Avant toute démarche auprès de vos voisins ou de la commune, il vaut mieux avoir déjà repéré un terrain viable, qui dispose des qualités requises pour en faire un espace d’agriculture urbaine. Lorsque vous solliciterez le propriétaire, vous faciliterez ainsi l’avancée du projet en ayant recueilli les informations nécessaires à la mise en œuvre et apparaîtrez d’autant plus sérieux dans votre démarche.

Repérer un terrain viable

Une friche en centre-ville

Commencez par vous balader dans votre ville ou votre quartier et essayez de trouver des espaces vacants, qui ne servent ni de lieu d’habitation, ni de siège à une quelconque structure et qui semblent inoccupés. Le but étant de trouver un terrain suffisamment grand, sans occupant et donc potentiellement disponible pour accueillir votre projet. Ces friches deviennent rares dans des contextes urbains très denses, mais on a parfois de belles surprises en fouillant un peu ! Attention toutefois aux indices qui laisseraient penser que le terrain est déjà réquisitionné en vue d’un chantier (panneaux de permis de construire, délimitations au sol…).

Il est également possible de s’intéresser aux espaces verts situés en pied de votre immeuble. Quelques pelouses qui servent davantage aux chiens durant leurs promenades qu’aux habitants eux-mêmes peuvent souvent s’avérer de très bons espaces pour installer quelques bacs pour jardiner.

Dans tous les cas, pensez d’ores et déjà à vérifier que le terrain est suffisamment exposé (plutôt le matin ou l’après-midi ? Une partie de la surface reste-t-elle à l’ombre en permanence ?). Vous auriez des difficultés à aménager un jardin partagé dans un lieu qui ne bénéficie qu’une heure ou deux d’ensoleillement par jour. Faites-vous également une idée de la qualité du sol : est-ce de la terre ? Du gravier ? Une dalle ? Est-ce que cultiver en pleine terre pourrait être envisageable ou s’agira-t-il d’un projet hors-sol, avec des bacs par exemple ?

Plus important encore : est-ce que vous imaginez votre projet sur ce terrain ? S’il y a déjà quelques comestibles comme des arbres fruitiers, cela peut être encourageant. Ne vous laissez pas décourager par les hautes herbes et prenez le temps de dessiner mentalement votre jardin…

Exemple de transformation d’une friche à Gennevilliers (92)

Amorcer les démarches administratives

Une fois que vous avez un lieu en tête, renseignez-vous sur son propriétaire : est-ce que le terrain appartient à la mairie ? Une autre collectivité ? Un bailleur ? Une structure qui possède du patrimoine urbain, type EDF ou SNCF ? Cette donnée va rapidement déterminer si oui ou non vous pouvez imaginer votre projet. Il est possible de contacter votre mairie pour avoir des renseignements sur le cadastre ou tout simplement demander aux voisins qui auront peut-être l’information. Une fois le nom du propriétaire en poche, il est temps de le contacter. Lorsqu’il s’agit d’une collectivité ou d’un bailleur social, vous serez souvent orienté assez rapidement sur la personne-ressource qui pourra répondre à vos questions et qui sera la première à informer de votre projet.

C’est le propriétaire du terrain qui discutera avec vous des aménagements à penser sur le site : y a-t-il un point d’eau ou faut-il en installer un ? Est-il nécessaire de faire analyser la terre et de mesurer la pollution du sol ? Faut-il acheter une cabane à outils et du matériel, et si oui le propriétaire peut-il en assumer la charge financière ? Ces considérations détermineront sûrement la faisabilité du projet et le propriétaire du site pourra vous donner une réponse définitive pour mettre en route (ou non) le jardin partagé. A ce stade, le plus dur est fait !

Bon à savoir : Certaines collectivités s’engagent à aménager les sites de jardins partagés « clés en main » et prennent en charge les gros travaux (décaissement du sol, apport de terre végétale, branchement au réseau d’eau…). S’il existe déjà un certain nombre de jardins partagés à l’endroit où vous vivez, il y a de fortes chances pour que ce soit le cas ! Renseignez-vous auprès des outils de communication de la collectivité (site Internet, journal local…).

Un lieu que vous pourrez investir… sous conditions

Une fois que vous avez l’autorisation de créer votre jardin partagé sur ce lieu, n’oubliez pas que vous devrez respecter certaines règles fixées par le propriétaire. Généralement, la formalisation de ces règles se fait via la signature d’un règlement intérieur. Selon les cas, il sera rédigé uniquement par le propriétaire ou en concertation avec les participants du jardin partagé. L’important est de déceler dans ce règlement ce qui devra être pris en compte dans vos modes d’organisation au jardin. Comme critères récurrents on peut évoquer :

  • l’interdiction d’allumer des feux (pensez à bien préciser avec le propriétaire les conditions pour les barbecues… cela pourrait vous intéresser une fois l’été arrivé),

    Jardin en bacs en pied d’immeuble
  • les horaires d’ouverture et l’interdiction de gêner le voisinage : généralement interdit d’accès la nuit, voyez avec le propriétaire si vous pourrez obtenir dérogation lors de l’organisation d’événements festifs, par exemple,
  • l’obligation de cultiver les comestibles en bacs : si le propriétaire suspecte que la terre est polluée, il peut exiger que vous cultiviez des comestibles uniquement hors-sol, c’est-à dire dans des bacs remplis avec du terreau et non pas à même la terre. Il peut également décider de mener des travaux pour importer de la nouvelle terre sur place et vous laissent planter directement au sol.

Si vous êtes constitués en association, vous serez sans doute amenés à signer un second document : il s’agit de la convention de mise à disposition du terrain. C’est le seul papier qui atteste de votre droit d’occuper le site. Selon les propriétaires, la signature de ce document peut être une condition sine qua non pour que vous puissiez avoir accès au terrain (auquel cas vous devrez vous constituer en association avant même de jardiner), ou elle peut être signée plusieurs mois, voire années après le début du projet. Tout dépend de la flexibilité et de la réactivité de votre interlocuteur ! La convention de mise à disposition pose elle aussi quelques conditions à respecter, mais celles-ci relèvent généralement du bon sens : gestion des clés, accès au site, travaux, etc.

Tout au long de la vie de ce jardin partagé, il faudra garder en tête que ces règles sont la garantie pour le propriétaire que vous êtes en mesure de gérer de façon responsable son terrain… et qu’il peut vous laisser organiser la vie au jardin comme vous l’entendez !